En raison de plusieurs semaines de sécheresse, le Maïdo s’embrase dans la nuit du vendredi 6 novembre avec plusieurs départs de feu. L’incendie est non sans rappeler celui d’origine criminelle d’il y a 10 ans, qui a duré 3 semaines. L’intervention des Soldats du Feu est d’autant plus urgente puisque le Parc National du Maïdo est un site classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. De plus, il abrite nombres d’espèces endémiques animales comme le lézard vert des Hauts, et végétales (le branle vert, jaune et le tamarin des Hauts)
Soucieuse de la protection et de la préservation de cette biodiversité rare exceptionnelle, Corail Hélicoptères a prêté mains fortes aux équipes terrestres et aériennes dans la lutte contre l’incendie.
Des circonstances aggravantes
Hormis les conditions météorologiques qui n’ont pas facilité l’intervention des pompiers (vents forts et chaleur étouffante), les moyens matériels ont manqué dès le départ. Les flammes gagnent rapidement du terrain, et ironie du sort, le Dash-8, avion bombardier dans la lutte incendie de la Sécurité Civile, manque à l’appel. En effet, celui-ci était immobilisé à l’aéroport de Pierrefonds les premiers jours de l’incendie à cause d’une panne.
Les conditions météo ont, quant à elles, représenté de nombreuses contraintes pour les forces aériennes, notamment au niveau de la visibilité avec la présence d’épais nuages propres à la zone.
De plus, les vents forts qui ont soufflé ont non seulement facilité la propagation des flammes, mais ont également favorisé l’apparition de turbulences, compliquant ainsi la tâche aux pilotes.
Les contraintes de la lutte contre les flammes
Face à la rapide extension de la zone incendiée, il fallait en retour une mobilisation rapide des moyens matériels et surtout humains. Or, ce genre de situation requiert l’intervention d’équipes avec une formation spécifique. N’étant pas nombreux sur la Réunion, dont certains malades de surcroît, les spécialistes qualifiés dans la réalisation de tâches en HBE (Hélicoptères Bombardiers d’Eau) ont manqué sur le terrain. Cela a obligé les équipes disponibles à se relayer lors d’un roulement afin de renforcer au maximum la lutte au sol.
Par ailleurs, la situation géographique et l’ampleur de l’incendie ont rendu le largage d’eau problématique.
Effectivement, l’altitude prise par les aéronefs laissait s’évaporer une grande partie de l’eau avant qu’elle ne touche le sol ; et en parallèle, les flammes et la fumée ne leur permettaient pas de voler plus bas.
De plus, la sécheresse ayant fragilisé les réserves dans les retenues collinaires d’eau alentour, les équipes ont dû redoubler d’efforts pour aller puiser directement dans les ravines.
Tous mobilisés contre le feu
Avec le Dash-8 en panne les premiers jours, les services du SDIS-974 ont eu recours au renfort aérien des compagnies d’hélicoptère de l’île afin de lutter contre la propagation des flammes.
Ainsi, 5 hélicoptères bombardiers des 4 compagnies (Corail Hélicoptères, Hélilagon, Mafate Hélicoptères et Run-Hélico) ont été mobilisés dès le lendemain du début de l’incendie.
Et c’est ainsi que, manches retroussées, en parfaite harmonie, nous avons sillonné ensemble le ciel, pour nous investir totalement dans cette mission. Elle a consisté principalement à compléter le travail des pompiers au sol et le Dash-8, en transportant et en larguant de l’eau sur les zones sinistrées. Sur les derniers jours, il aura fallu arroser les points chauds pour faire baisser la température et éviter les reprises de feu.
Un travail de longue haleine qui aura réduit les dégâts à 175 hectares de terrain brûlés (200 hectares si l’on compte les remparts).
Corail Hélicoptères est fier d’avoir œuvré pour maîtriser l’incendie, et félicite la Sécurité Civile, le SDIS, ainsi que les autres compagnies pour le travail accompli.
Il ne reste plus à la Nature de reprendre ses droits !